Acquérir la disponibilité et l’efficience dans l’aristocratie du geste.
Que faut-il trouver en soi pour fabriquer un corps capable de communiquer la matière et l’esprit des danses créées par Malkovsky ?
La technique de la danse libre pourrait passer inaperçue, si l’on ne se réfère qu’à l’adjectif libre, en le sortant du contexte historique. Toute technique de corps comporte des contraintes. Tout art s’exprime par l’intermédiaire d’une technique dont le but est de rendre l’instrument disponible.
Ici le corps médiateur est disponible à l’esthétique du style et libre dans son imaginaire.
La technique est pour moi un savoir et un pouvoir-faire.
Pour construire l’état d’un corps capable de danser le répertoire laissé par Malkovsky, je distingue cinq paramètres : la controlatéralité, les coordinations instinctives, la colonne vertébrale et la respiration, le rythme ternaire, la musicalité et l’expression.
Les principes qui composent la technique de la danse libre de Malkovsky sont exposés dans la rubrique Malkovsky.
Dans le travail technique, je sépare ces paramètres afin de mieux en décrire la pertinence et donner des clefs pour le travail du corps.
Dans l’acte de danse, ils se superposent et contribuent au souhait de Malkovsky : avoir un corps transparent qui se laisse traverser par les ondes musicales.
S’y ajoutent celles de la métakinésie qui rayonnent et communiquent.
La technique bien comprise et incorporée permettra à l’unité de la personne de se révéler au travers de son corps poétisé. Malkovsky a choisi, avec son corps et son mouvement, une certaine manière d’être en relation avec le monde.
Le corps devient son instrument « de savoir, de pensée, d’expression ».
L’apparente facilité de la technique laisse croire à l’immédiateté de l’apparition de la danse, il n’en est rien. C’est dans le travail, jamais mécanique, que le passage vers la danse prépare l’avènement de l’élégante simplicité.
Extrait du livre Dans les pas de Malkovsky