Danse récréative : Se détendre – Danser pour soi
Paroles de Malko
Ô joie, viens ici et donne-nous la main. Identifiez-vous. Oubliez le corps, écoutez la musique. Jouez comme des enfants qui jouent.
Le mouvement
Il est facile, on le croit naturel. Il est suscité par les images et les démonstrations données.
Le travail avec la balle consiste avant tout à la rattraper.
Les tensions diminuent peu à peu, une certaine aisance apparaît, mais elle vient essentiellement des muscles superficiels. Les balancés de bras n’obéissent qu’à la pesanteur. Ils sont balistiques.
La symbolique
Les mots font rêver. La sphère émotionnelle domine toute l’activité, on se sent bien. L’expressivité est dans les mots, les phrases et les formules. On ne se pose pas de question, on « fait » le mouvement, il est idéalisé car porté par la musique.
Les formes
C’est l’apprentissage d’un code, d’un ensemble d’exercices listés par images. (Lasso, pagaies…)
Être « sens contraire » devient un objectif. On confond parfois détente et abandon.
La répétition devient la justification pour parvenir à réaliser un mouvement démontré. La fluidité est un écoulement continu, l’économie d’effort un relâchement global.
L’espace
Il est le lieu de 1’évolution, on se suit, on se croise, on s’évite, on se donne la main, le regard glisse sur les autres. Le regard est passif.
Le temps
Le plaisir de bouger l’emporte, le mouvement même lent occulte l’action. Les formes s’effectuent au mieux, avec les temps forts, mais la propagation n’est pas en adéquation avec la durée. Les mouvements sont faits sans la conscience des durées comme un geste quotidien.
La musique
C’est elle qui porte et emporte. La relation est immédiate, en rapport avec les phrases musicales et les pulsations. Les mouvements se font sur ce rythme extérieur. On y prend plaisir et on pense que la musique aide la danse. Les états émotionnels ne peuvent apporter la conscience des formes.
L’élève
Le travail en cercle favorise l’union, l’unisson, l’entraide. Le groupe sécurise, mais il est trop souvent la cause du manque d’autonomie, et d’uniformisation.
Danse (ré)éducative : Apprendre Mémoriser
Paroles de Malko
Le temps fort est à la fin des gestes. Sachez vous servir de la force de pesanteur, pour ne pas être asservi. Hâtez – vous lentement. C’est un robinet d’eau tiède. Tu as pris un spaghetti à la place d’une pagaie.
Le mouvement
Le corps doit devenir lieu de passage du flux énergétique, les articulations, le bassin, le diaphragme, le buste, la nuque deviennent des passages libres de toute tension. L’éveil de la musculature profonde favorise l’ondulation de la C.V. Les « courber-redresser » anticipent le mouvement des bras.
Jouer avec la balle est un moyen de travail et de compréhension, non un but.
Le mouvement est fonctionnel, naturel, et conscient.
La symbolique
La perception des sensations et leur conscience fondent chaque geste et sa respiration, du repli à l’ouverture. L’imaginaire doit se traduire dans le corps. Ce sont les sensations profondes qui éveillent l’imaginaire.
Les formes
Ce ne sont plus les mouvements qui aboutissent aux formes, mais les formes qui naissent à partir de la gestion intime et qualitative des séquences du mouvement. C’est la porte ouverte à la créativité et à l’improvisation à partir de qualités.
L’espace
La conscience des sensations développe la maîtrise de l’espace intime. La conscience des lignes , le sens des directions des flux et de leurs trajets s’inscrit dans un espace tridimensionel.
L’espace corporel devient volume. Le regard se pose dans l’espace du lieu, il peut initier un déplacement, le souffle entre en jeu.
Le temps
La réalisation d’un mouvement se fait souvent sur 3 temps, et s’appuie sur la régularité des pulsations.
Mais chaque phase a sa qualité de flux, c’est le rythme interne du mouvement. Les 3 durées d’une mesure à 3 temps sont vécues avec des états différents. Danser en comptant,(2_3_1) peut aider à intégrer les repères espace-temps donnés par Malko.
La musique
Le lien entre le pulsations, les lignes mélodiques, les phrasés et le déroulement du mouvement doivent se combiner. Vont se superposer : les transferts de poids, les qualités de flux, éléments primordiaux pour traduire la musique et s’exprimer. Le sens n’est pas donné d’avance, il naît du mouvement, non de la musique, ni des mots.
L’apprenant
Il s’agit d’être à l’écoute de soi pour une présence à toutes les phases du mouvement. C’est une présence « organique ». Explorer, sentir les lignes de forces du corps, mémoriser les sensations.
Danse représentative artistique : Danser pour l’autre
Paroles de Malko
Ne pas imiter le mouvement, mais devenir sa vibration. Aucune cellule ne doit rester en-dehors.
Il faut savoir ce que vous voulez faire, un collier de perles ou un collier de pommes de terre.
Mon enfant tu as bien parlé mais tu n’as rien dit.
Le mouvement
C’est ce qui se dégage du mouvement qui devient finalité. L’implication du corps est au service de la symbolique de la danse. L’expression sera donnée par la manière dont le mouvement sera fait.
L’intention, la vibration, la communication existent à travers un corps-outil.
La symbolique
Le geste est stylisé, sans analogie immédiate. Les images dynamiques attachées aux mots libèrent un jeu des tensions dans les formes.
Les formes
Elles sont transcendées par ce qui s’en dégage, ce ne sont plus des exercices de base. La conscience cinétique se superpose à la qualité balistique. Elles se déploient dans l’espace à partir d’une technique qui s’enracine dans l’organicité de l’interprète, vivifiée par ses capacités créatives pour exprimer et s’exprimer.
L’espace
L’espace d’évolution devient un lieu de langage, il faut y « dire ». Le regard précède, il se focalise pour créer des espaces, ou un partenaire. Il crée la relation.
Le spectateur peut alors s’approprier ces espaces.
Les formes agrandies par leur vibration vivent dans l’espace et peuvent être captées par le regard de l’autre.
Le temps
La fluidité dynamique faite d’accélérations et de ralentissements donne du temps. Le rythme interne du mouvement s’accorde au rythme externe de la musique y compris la mélodie.
La musique
La danse est en accord avec les subtilités de la partition musicale, les accents, les anacrouses, les signes d’intensité, les ralentis, les notes liées … Si les notes d’une partition ont besoin d’un interprète pour créer du sens, de l’émotion, il faut à l’interprète en Danse Libre la même rigueur pour ne pas trahir la musique par une écoute trop globale afin que le phrasé gestuel nuancé soit un écoulement rythmé.
Le danseur
Le corps physique, émotionnel, spirituel est au service de la pensé artistique d’un autre : Malkovsky.
Sa pensée ne peut revivre que par la re-création, et non par la copie.
Faire revivre c’est interpréter, dans le respect d’une logique du mouvement définie par Malko, dont la simplicité n’est qu’apparente. Laisser son « âme voyager à la surface de l’épiderme« . (Noverre)