Semeur / Cloches / Pagaies / Corde à sauter /
Lasso / Oiseau dans la main / Grand tour / S

Malkovsky a réduit ce schème fondamental et complexe à trois mots, ou à une formule :

« main-corps-main ».

Pour donner une qualité aux trois phases, Malkovsky disait : « actif – passif – neutre ». C’est ainsi qu’il abordait la fluctuation du tonus et sa circulation dans le corps. Il disait aussi :

« déclic – lâcher prise – laisser faire – nouvel équilibre ».

Un mouvement initié par une infime rupture d’équilibre dans une partie de corps se propage à travers le tronc et les appuis pour s’achever dans une autre partie de corps. Les parties restent intégrées à la totalité.
Le déroulement des phases successives englobe plus d’éléments et nécessite une connexion de toutes les lignes du corps, avec des dominantes, afin que le mouvement évolue dans un espace tridimensionnel intérieur et extérieur.

« Il y a des espaces dans le mouvement ».

Ce schème d’unité est visible ; sa signature est à la fois dans le décalage et l’intégration du mouvement des parties de corps par rapport au mouvement du tronc. Le phrasé est révélateur d’une totalité, non d’une globalité.

« Le mouvement du corps précède le mouvement des bras ».
« Les bras sont le prolongement du mouvement du corps ».

La succession des éléments du mouvement n’est pas menée par une force musculaire superficielle, mais dans l’intimité du buste, du bassin et le long de la colonne vertébrale, à condition que la propagation soit libre de se faire.

« Libérez les canaux ».

Les « mouvements de base » élaborés par Malkovsky sous le nom « main-corps-main » se font depuis les années 30, sur la musique des valses et des ländler de Schubert. Ils ont un rythme ternaire.

À propos de quelques exercices

Semeur

Ce mouvement rappelle le geste du semeur, mais il est détourné musicalement du geste pragmatique du semeur, car ce n’est pas la main qui jette les graines qui correspond au temps fort, mais ce geste de bras qui s’écarte du corps (pour lancer) correspond au déclic et se réalise sur le 2 e temps, le 3 e temps étant celui du déplacement du poids du corps. Dans la durée entre les 3 e et 1 er temps, les bras sont ouverts à 180 degrés dans le plan horizontal. Le geste du second bras correspond au temps fort. main-corps-main.

Cloches

Ce mouvement rappelle le geste du sonneur de cloches d’autrefois. Ce n’est pas le geste véritable.
Le corps est en torsion, le bras qui amorce le mouvement dans le plan vertical est opposé au pied d’appui. Par le déclic (main), c’est-à-dire un abandon au poids du coude, un abaissement du tonus dans le même côté du buste se fait le passage du poids sur l’autre pied (corps). Ce nouvel appui entraîne le second bras (main) sur lequel se construit à nouveau la verticalité. Lors du passage du poids, les bras sont dans une ouverture à 180 degrés dans un plan frontal.

Pagaies

Ce mouvement rappelle le geste du pagayeur qui tient une pagaie double, il s’effectue dans le plan sagittal. Avec le regard qui précède, on enfonce la pagaie dans l’eau avec le premier bras et on repousse l’eau avec le second bras. Ceci est l’image dynamique.
Dans l’exercice le premier bras est celui du déclic, de la chute de tension pour entraîner une perte d’équilibre vers l’avant (courbure de la CV), le deuxième bras suit le mouvement du corps vers l’avant et avec un rétablissement de la verticalité dans une torsion, le bras croise devant le corps pour « repousser » en arrière en passant à côté de la hanche, correspondant au temps fort.

Corde à sauter

Dans un mouvement de bascule d’avant en arrière, bras symétriques, sans torsion, on joue avec une corde à sauter imaginaire. On la projette vers l’avant pour poser un pied pendant que la corde est soulevée à l’arrière, avant d’être ramenée vers l’avant et que le pied libre se pose à l’arrière.
Le geste de « projeter » est le déclic (main), il provoque une légère chute vers l’avant, d’où la pose du pied (corps) pendant que les bras montent dans une diagonale (main) arrière-haut.
L’équilibre est reconstruit sur l’avant-pied, le bassin au-dessus de l’appui et le haut du corps légèrement incliné en arrière.

Grand tour

Le bras (main) qui déclenche la perte d’équilibre (déclic) dans un geste d’ouverture et entraîne la réaction de la jambe opposée (corps). La torsion se résout dans un pivot initié par le bassin tandis que le second bras suit la giration du buste (main).
Si le premier bras est déclic, le second exprime la relation avec le public avec la complicité du regard et du buste resté face au public, alors que le bassin tourne.