Le Courrier de l’Ouest

Le 10 septembre 2010

La ville en parle.

« Figures libres » au CNDC… haut les corps !

Déjà auteurs d’un « Sylphides » étrange et bluffant, Cecilia Bengolea et François Chaignaud présentaient « Figures libres », se réaproppriant par leur corps d’aujourd’hui des mouvements pensés pendant l’entre-deux-guerres par François Malkovsky.
Une prise de corps rendue possible grâce à Suzanne Bodak, élève du créateur, et de son mari pianiste de Malkovsky de 1958 à 1981.
Premières impressions : une danses naïve, enfantine, désuète et aux frontières du risible. Les suivantes sont toutes autres : ce mouvement perpétuel, mu par le désir de toujours élever le corps, de l’affranchir de la pesanteur, de le transporter dans un cercle aérien nourri d’une joie en quête de cosmos, a quelque chose d’essentiel, de pénétrant. C’est pourtant un paradoxe qui nous laisse adhérer à ce projet : la liberté des figures nécessite une technique gestuelle très contraignante, et c’est ce code qui détermine la manière de danser.

Cecilia Bengolea et François Chaignaud font ici acte de création et de sauvegarde, laissant éclore au centre de leur nature recomposée une Suzanne Bodak à la grâce et à la beauté non fanées. Étrange et enivrant.

Lelian