L’aboutissement des formes se réalise à travers un « corps libre » dans le sens de liberté, de fluidité pour que les énergies diffusent dans l’espace avec présence et conscience.

« Libérez-vous des attaches »

La respiration

La respiration est essentielle dans ce style de danse. Elle donne le support au mouvement.
Pour François Malkovsky la respiration nous relie à nous-même : tout s’élargit et se replie.
La respiration nous relie aux autres : pour donner, il faut avoir quelque chose à donner. Elle nous relie à l’Univers : tout aspire et expire.
Néanmoins, la respiration n’était pas indiquée avec précision par Malkovsky.
Nous la considérons comme facteur personnel, liée à une recherche personnelle.
La notation offre des propositions de respiration dans certaines introductions de chorégraphies.

Le regard

Le regard est souvent porté au loin, il focalise rarement sur des parties de corps.
Le regard dans les solos dialogue avec l’espace, évoque le partenaire absent.
Le regard initie les pivots ; le changement d’orientation de la tête entraîne la ceinture scapulaire, le buste influence la ceinture pelvienne et déclenche le pivot. La spirale débute dans le haut du corps.

La qualité des appuis

L’initiation des appuis est sentie dans le centre du bassin, la légère rétroversion se répercute dans les genoux. Le segment hanche-genoux est mobilisé en premier, puis le bas de jambe.
Le pied touche le sol par l’avant pied avant de se poser. Les genoux restent souples. La progression articulaire est donc : hanche, genou, cheville, pied.

Les gestes des jambes

Les gestes de jambes ne sont que la conséquence de la perte d’équilibre, la réponse aux transferts de poids ; ils ne sont pas porteurs de sens, ou faits pour une recherche de forme.
Lorsque le tronc est incliné, la jambe libre compense l’inclinaison par une direction en sens opposé à celle du tronc. La jambe libre doit pouvoir réagir très détendue si les attaches sont libérées.
Les jambes sont plutôt suspendues au bassin que des piliers supportant le poids du corps ; la solidité du mouvement émane du bassin et de la base du diaphragme.

La souplesse des genoux

Les genoux sont mollement tendus, cela a pour conséquence un petit rebondissement. Ce rebondissement n’a aucun « écho » dans le tronc.

Les élans des bras

Les élans de bras se font en remontant avec une suspension soutenue par une inspiration. L’énergie ne se libère pas au point le plus bas d’un élan (souvent le temps fort) mais en remontant avec la suspension. Lorsque les bras sont allongés, ils sont, sauf indication, « mollement tendus ».

Les pivots

Pour Malkovsky, les pivots se font presque toujours sur une ligne. Il demandait de rester « entre deux murs ».
Sa technique utilise le plus souvent un pivot où le talon de la jambe de terre avance, d’après la terminologie de la danse classique : un pivot en dedans.

Le temps fort musical

Toutes les chorégraphies sont construites en relation avec la partition musicale, les mouvements du tronc et des bras suivent la ligne mélodique, les transferts sont en relation avec les pulsations et les temps forts.
Par convention nous avons écrit que le mouvement se déroule sur le temps fort, mais il faut que le mouvement soit terminé sur le temps fort.

Les directions écrites sont une proposition.

Pour le style de la « danse libre » il est essentiel de trouver l’initiation du mouvement, le flux intérieur et l’état d’âme. Les directions peuvent varier d’environ deux degrés intermédiaires.
Toutes les danses peuvent être dansées par un homme ou une femme.
Toutes les expressions écrites entre « guillemets » sont les expressions originales de Malkovsky selon la mémoire de Suzanne Bodak.

Ce texte est extrait de La danse de Malkovsky à travers la notation Laban Volume I